Aujourd'hui,

je publie comme tous mes compatriotes bloggant à Bombay/Mumbai, mon article sur notre sujet du mois. N'hésitez pas à visiter notre blog commun !

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Suis-je Mumbaikar ou Bombayite ?

Bombay (BOM), c’est l’abréviation aérienne de la destination, sur le ticket d’embarquement, lorsqu’on décolle.
Mumbai, c’est là où on atterrit.

Bombay, c’est l’homme que je vois travailler de ma fenêtre, dos nu sous le soleil brulant.
Mumbai, c’est la richissime jeune fille qui sort d’une Mercedes dernier cri, devant moi, sans faire la queue pour rentrer dans une boite où j’hésite à prendre un verre, car je trouve cela plus cher, en faisant la conversion en €.

Bombay, c’est ma femme de ménage, 8 enfants, un mari alcoolique, que mes collègues de travail me reprochent de payer trop cher.
Mumbai, c’est mon proprio, 2 enfants, descendant à peine de son gros 4x4 blanc pour signer le bail.

Bombay, ce sont les travaux de voiries de ma rue, basiques, dont je ne vois pas la fin.
Mumbai, c’est la ligne de Métro et le pont de Worli-Bandra.

Bombay, c’est l’homme qui m’appelle à 21h pour me souhaiter bonne nuit, alors que je lui ai donné ma carte dans un salon professionnel.
Mumbai, ce sont mes amis avec qui je discute sans penser à ce qu’ils penseront, en tant qu’Indiens.

Bombay, c’est le sourire d’une enfant pieds nus dans la rue.
Mumbai, c’est l’opportunité d’être ici.

Bombay, c’est celle qui est souvent critiquée pour son injustice, sa misère, cette population qui dort dans les rues. C’est l’âme.
Mumbai, c’est la démesure du développement économique incontrôlé et incontrôlable, souvent immoral pour ma petite tête conditionnée de « Bisounours » blanc, avec un gros point d’interrogation sur son ventre, imprimé aux couleurs de l’Inde.

Bombay, c’est ceux qui ont raté le train de Mumbai.
Mumbai, c’est une gare encore inexistante, que des millions de passagers espèrent apercevoir à force de travail, d’ouverture culturelle et d’assimilation de connaissance.


Je viens ici, en âme fraîche, prête à être modelée. J’ai mes convictions, ma culture, mes valeurs : Bombay les a formées à distance, dans les livres d’Histoire, j’en retrouve ici les vestiges, les fondements d’une culture riche et profonde.
Et je découvre Mumbai que les articles les plus pointus et les journalistes les plus avertis n’arrivent pas à cerner tant la bulle explose d’idées, nouvelles chaque jour.

Je suis Bombayite dans l’âme. Je suis Mumbaikarde dans mon quotidien.
Je ne suis RIEN pour Bombay, ni Mumbai.